Les entreprises ont, aujourd’hui, à cœur de s’engager en faveur du développement durable et d’une organisation plus éthique, deux piliers essentiels de la responsabilité sociétale des entreprises. Parallèlement à cela, l’intelligence artificielle s’impose comme un outil puissant auquel le recours est de plus en plus fréquent. La RSE et l’IA sont-ils compatibles ? Peut-on tirer parti des nouvelles technologies de l’intelligence artificielle pour améliorer sa politique RSE ? Réponses à partir de quatre procédés de l’IA qui soutiennent et contribuent à améliorer une stratégie RSE
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Optimisation des processus et empowerment humain
L’automatisation intelligente des processus (IPA) désigne la combinaison de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotisation automatisée des processus (RPA). Grâce à l’utilisation de technologies, de logiciels et de robots, les systèmes informatiques sont capables de reproduire un processus cognitif humain. Concrètement, l’IPA s’emploie à simuler les tâches les plus récurrentes et les plus routinières effectuées par les humains ce qui permet de les libérer de ces travaux répétitifs.
Les bénéfices de l’utilisation de l’IPA sur la RSE sont nombreux. Tout d’abord, en dégageant les travailleurs de ces actions machinales et chronophages cela leur permet de se consacrer à d’autres parties du travail plus épanouissantes. Les activités nécessitant une forte valeur ajoutée ne peuvent être réalisées que par des humains or ce travail, plus complexe, est plus gratifiant pour les équipes et apporte davantage de sens.
La valorisation du capital humain est un axe très fort de la RSE. L’homme est au cœur de la performance de l’entreprise et c’est lui qui engendre la création de valeur. La machine permet d’optimiser la productivité et de réduire temps de traitement et nombre d’erreurs mais la main d’œuvre humaine reste évidemment irremplaçable pour faire prospérer une entreprise. En proposant à ses ressources humaines des activités faisant davantage appel à leur pertinence, leur créativité, leur bon sens, leur jugement, et finalement toutes les qualités interpersonnelles qu’aucune IA ne peut se targuer d’avoir, l’entreprise fait se sentir importants les travailleurs. La reconnaissance des skills et des aptitudes participe grandement à un sentiment de bien-être au travail tout comme la confiance accordée par le management. La valorisation de l’expertise et de l’expérience, au quotidien, conduit à l’empowerement des collaborateurs, et in fine, à une meilleure qualité de vie au travail, deux objectifs essentiels lorsque l’on mène une stratégie RSE.
Il est même possible d’aller encore plus loin dans ses efforts de conduite d’une politique sociétale en impliquant les salariés à participer à l’élaboration de nouvelles directives orientées RSE au sein de l’entreprise. Libérés de leurs fameuses tâches à faible valeur, ils peuvent réinvestir le temps gagné dans une formation en RSE Green Opinion. Appréhender les fondamentaux de la RSE, assimiler ses enjeux, déterminer de bonnes pratiques, conscientiser l’impact environnemental de la société et au final co-construire la politique sociétale et communiquer sur les actions, une forme de travail plus épanouissante, en partie grâce aux apports de l’intelligence artificielle.
Analyser les données pour performer
C’est une des grandes forces de l’intelligence artificielle : sa capacité à analyser des volumes gigantesques de données. Cette prouesse repose sur une branche de l’IA : le machine learning. Lorsque l’on soumet des données (chiffres, textes, graphiques, images, données biométriques ou sensorielles…) à une IA, celle-ci utilise des algorithmes intelligents pour traiter les datas. Ces algorithmes expliquent à l’IA comment analyser les informations pour les exploiter et en tirer des conclusions. L’IA apprend au fur et à mesure qu’elle assimile les données ce qui lui permet de s’améliorer et d’effectuer des prédictions.
Transposé au domaine RSE, la collecte et l’analyse de grandes quantités de données est une opportunité incommensurable de tirer des enseignements au sujet des performances environnementales, économiques et sociales de l’entreprise. En effet, l’intelligence artificielle peut être utilisée, par exemple, sur le sujet phare de la gestion d’énergie. Une fois la consommation énergétique de l’entreprise examinée, l’IA extrapole des mesures concrètes (régulation de la température et de l’éclairage des locaux, consignes d’éteindre les appareils et ordinateurs…) pour réduire les dépenses énergétiques et ainsi limiter l’empreinte carbone de l’entreprise.
En fonction du secteur d’activité de l’entreprise, l’IA peut aussi s’intéresser à la chaîne d’approvisionnement en vue d’éventuellement diversifier ses sources pour adopter des pratiques plus éthiques, surveiller les risques psycho-sociaux afin de prévenir burn-outs, absentéisme, ambiance au travail…
D’une façon générale, l’IA en générant de nombreux reports sur divers sujets, sert aussi les intérêts de la RSE si ces comptes rendus sont diffusés à l’ensemble des collaborateurs. En effet, un des principes d’une volonté sociétale forte, c’est une communication claire et transparente véhiculée vers tous, un niveau d’information égal quelle que soit la positon hiérarchique. Cela s’applique évidemment aussi à la performance RSE. L’entreprise, en rendant compte à ses parties prenantes, de ses succès et de ses échecs dans ce domaine leur permet d’évaluer les progrès et de poursuivre l’adhésion aux efforts.
Enfin, et c’est une source intarissable pour l’entreprise, l’analyse de données des consommateurs par l’intelligence artificielle dévoile leurs attentes, leurs besoins, leurs préoccupations et leurs intérêts. Si la société assimile bien ces données statistiques et propose un produit ou un service ajusté à ces recommandations, c’est l’ensemble de la production qui se trouve optimisé, moins de pertes et plus de durabilité.
Analyse prédictive et appréhension des risques
Un autre atout remarquable de l’IA est sa capacité de prévision et d’anticipation de différents scénarios. Quand l’intelligence artificielle prévoit un schéma, elle se base pour sa construction du futur sur un modèle présent, en revanche, quand elle anticipe un plan, elle émet une hypothèse sur l’avenir.
Là aussi, en matière de RSE, ces facultés d’élaborer des scénarios pour le futur livrent des analyses très pertinentes pour une entreprise. L’IA est, bien entendu, capable de prévoir les impacts environnementaux de l’entreprise et d’évaluer les risques encourus comme une atteinte à la biodiversité, un accroissement des déchets, ou une explosion de l’empreinte carbone. Cela étant, identifier et quantifier les risques, c’est la meilleure stratégie pour décider de les contourner ou de les contrôler. L’intelligence artificielle est donc d’une grande aide pour supprimer ou minimiser les éventuels impacts négatifs. Cette approche proactive enjoint les sociétés à mettre en oeuvre des initiatives en accord avec la RSE afin d’aborder les problèmes avant même d’y faire face. L’IA peut, par exemple, prédire les conséquences d’un événement climatique sur la supply chaîne ce qui permet à l’entreprise de dégainer un plan d’urgence pour y faire face et atténuer l’impact négatif.
En matière de défis sociétaux et environnementaux, l’intelligence artificielle est aussi d’une grande aide. En analysant les comportements, les besoins et les attentes des consommateurs finaux, notamment en matière de responsabilité sociétale de l’entreprise, l’IA permet aux entreprises d’ajuster leurs stratégies afin de proposer des offres adaptées au tendance du marché. Enfin, le domaine du développement responsable est encore en évolution et les réglementations évoluent rapidement, l’intelligence artificielle en surveillant les dispositions en place est également capable d’anticiper de nouvelles directives. Là aussi, une information précoce permet une meilleure anticipation pour mise en conformité plus rapide et une absence de sanction.
Innovation durable
On l’a vu, l’intelligence artificielle identifie à merveille des modèles et prédit des tendances ce qui est la base pour générer de nouvelles idées, autrement dit, innover. Bien qu’aucune IA ne soit à la hauteur de la créativité humaine, l’intérêt de l’IA, ici, est de ne pas souffrir, contrairement à l’homme, de préjugés ou d’idées préconçues. Ainsi, cela évite une forme de censure que l’humain aurait pu appliquer et ouvre un champ des possibles plus large. Il suffit d’entrer les contraintes techniques, réglementaires, les aspirations éthiques, environnementales, etc. pour se voir présenter de nouvelles propositions combinant tous ces aspects. L’IA répond donc à un des objectifs de la RSE : innover par la conception de produits ou services durables que ce soit sur le plan social, éthique ou environnemental.
C’est un autre point fort, souvent souligné, l’intelligence artificielle a une capacité d’évaluer les risques de façon précoce. Bien sûr, les données existantes permettent de repérer les modèles qui ont conduits au succès mais aussi ceux liés à un échec, cela est du ressort de l’analyse empirique. Ce qui est plus pertinent, c’est que l’IA, grâce à la modélisation de plusieurs scénarios peut évaluer les différents risques auxquels pourrait être confrontée l’entreprise. Vulnérabilité d’une ressource dans le futur, menace sociale, risque financier : tous les impacts d’une innovation sont cartographiés offrant ainsi une vue d’ensemble et une compréhension accrue des inconvénients et avantages potentiels d’un nouveau projet. Enfin et ce n’est pas négligeable, les apports de l’IA accélèrent grandement le temps du prototypage. En produisant un modèle fonctionnel dans un temps imparti, l’intelligence artificielle fait faire des économies importantes à l’entreprise. Le nouveau produit est testé et ajusté rapidement sans générer de coûts ni de déchets trop conséquents, parfaitement en accord avec les recommandations RSE.