Le développement de l’intelligence artificielle générative est devenue la priorité du moment pour Meta, devançant ainsi le métavers. L’entreprise devrait être en mesure de proposer de nouveaux outils plus efficaces aux annonceurs d’ici la fin de l’année.
Un gain de temps et d’argent pour les annonceurs
Meta, la maison-mère de Facebook et Instagram, devrait proposer de nouvelles solutions aux annonceurs en fin d’année, basées sur l’intelligence artificielle (IA) générative. Selon le directeur technique de Meta Andrew Bosworth, qui a accordé une interview au magazine Nikkei Asia, cette technologie permettra de décupler l’efficacité d’une publicité. Elle devrait être commercialisée d’ici décembre.
Plutôt que d’utiliser une seule image pour une campagne publicitaire, les annonceurs pourront ainsi demander à l’IA de créer des images différentes, en fonction des publics ciblés. Une solution qui représente un véritable gain de « temps et d’argent » pour les entreprises, aux dires d’Andrew Bosworth. Autrement dit, il sera possible de créer des publicités sur-mesure pour atteindre facilement ses cibles.
Cette technologie et les nouvelles annonces publicitaires générées pourront évidemment être intégrées dans les produits les plus emblématiques de Meta, comme les réseaux sociaux Facebook et Instagram.
De nouvelles opportunités pour développer le métavers
L’IA générative n’est pas exclusivement destinée au secteur de la publicité, à en croire Andrew Bosworth. Elle pourrait en effet impacter aussi le métavers et ses fonctionnalités.
Dans le cadre de la création d’un monde en 3D, par exemple, il suffirait de décrire à l’IA le monde que l’on souhaite concevoir pour que celle-ci le génère. Les grands modèles de langage (LLM) se révéleraient particulièrement utiles pour la création de modèles 3D.
Un processus simplifié qui rendrait la création de contenus facilement « accessible à un plus grand nombre de personnes » pour Andrew Bosworth. Il deviendra ainsi possible pour chaque individu de mettre la main à la pâte, sans notions de programmation ou de connaissances en infographie.
L’intelligence artificielle : une priorité pour Meta
Meta avait annoncé dès le début de l’année travailler sur cette technologie d’IA générative. Les choses semblent donc s’accélérer pour le géant du web. Andrew Bosworth a d’ailleurs confirmé que Meta avait constitué il y a quelques mois une équipe dédiée exclusivement à l’intelligence artificielle générative.
L’IA serait d’ailleurs devenue la priorité numéro 1 pour le patron de Meta, Mark Zuckerberg (juste devant le deuxième cheval de bataille de la société : le développement du métavers). L’intelligence artificielle générative devrait ainsi permettre à l’entreprise de se concentrer sur sa principale source de revenus : la publicité.
La firme investit dans le domaine de l’intelligence artificielle depuis plus de dix ans, avec le lancement d’un premier laboratoire de recherche en 2013. Meta détient par ailleurs un des instituts de recherche les plus importants dans le monde. Ce sont plusieurs centaines de collaborateurs de Meta qui travaillent aujourd’hui dans la recherche appliquée à l’intelligence artificielle (notamment en France).
Un travail de longue haleine qui semble porter ses fruits : en février 2023, Meta lançait son générateur de langage LLaMA, fonctionnant grâce à l’intelligence artificielle. Actuellement, l’entreprise teste également un chat pour les applications WhatsApp et Messenger, alimenté par l’intelligence artificielle.
L’IA générative : un secteur en pleine expansion
Meta n’est pas la seule entreprise à s’intéresser de très près aux possibilités offertes par l’intelligence artificielle générative. En effet, dans le domaine de la publicité, la start-up Omneky utilise déjà le générateur d’images DALL-E 2 et l’agent conversationnel ChatGPT (OpenAI) pour la création de campagnes publicitaires.
La start-up Movio, quant à elle, a déjà conçu une solution basée sur l’intelligence artificielle permettant de convertir du texte en vidéo. L’objectif recherché : créer facilement et rapidement des vidéos marketing impactantes. Un nouvel outil qui pourrait aussi révolutionner à terme le secteur de la formation et de l’apprentissage.
Les questions soulevées par le développement de l’intelligence artificielle
Depuis l’arrivée de GPT-3 fin 2022, l’intelligence artificielle générative est sur toutes les lèvres, offrant de nouvelles opportunités aux géants du web comme Google, Microsoft ou Meta.
Bien évidemment, le développement de cette IA continue à soulever bon nombre de questions, notamment d’un point de vue éthique. Plus de 1 000 personnalités (dont le dirigeant de Tesla, Elon Musk, et le co-fondateur d’Apple, Steve Wozniak) ont récemment appelé dans une lettre ouverte à mettre en pause le développement de ces modèles, mettant en avant un enjeu « existentiel » pour l’humanité et pointant du doigt « la perte de contrôle ».
L’impact sur le travail humain est un des sujets de préoccupation majeurs. D’après une étude récemment publiée par la banque Goldman Sachs, ce ne sont pas moins de 300 millions de salariés qui pourraient à terme perdre leur emploi, en raison de l’automatisation des tâches.
Interrogé par Nikkei Asia sur l’éventualité d’une « pause » dans toutes ses recherches, Andrew Bosworth explique que Meta n’a aucune intention de lever le pied ni même de freiner ses ambitions. Le directeur technique estime ainsi qu’il est particulièrement « difficile d’arrêter le progrès » et qu’il est avant tout nécessaire de déterminer comment la technologie évolue, avant de découvrir comment on peut « la protéger et la rendre sûre ».