L’information est apparue cette semaine dans les quotidiens du New York Times et du Wall Street Journal : Facebook a pour objectif de créer un nouvel onglet « News » pour son application mobile. Cette initiative permettrait aux médias américains choisis par le réseau social, de recueillir des fonds. Votre agence SMO vous dit tout.
Une volonté d’amélioration constante
C’était annoncé par Marc Zuckerberg en avril dernier et c’est maintenant plus concret : Facebook News, un nouveau service, est actuellement à l’étude. Pourtant, Facebook avait déjà tenté le coup par le passé, mais c’était un véritable fiasco, comme le souligne Mathew Ingram, rédacteur de contenus digitaux pour le Columbia Journalism Review.
Just a reminder that the last time Facebook separated news into its own standalone tab, literally no one went there https://t.co/jkdC6rHfI6
— Mathew Ingram (@mathewi) 8 août 2019
Quoi qu’il en soit, le principe est simple : la société de Marc Zuckerberg souhaite diffuser des articles de presse sur son application mobile, dans un onglet intitulé News, bien distinct. Pour le moment, Facebook est en pourparlers avec ABC News, le Wall Street Journal, le Washington Post, Bloomberg et le New York Times. L’entreprise de la Silicon Valley est prête à débourser jusqu’à 3 millions de dollars par an.
L’objectif de Facebook est clairement d’améliorer l’expérience utilisateur. Avec cette idée, elle pourrait diffuser des articles contenant des informations fiables. Sa lutte contre les fake news reste la priorité à travers les décisions qu’elle prend de façon générale, et cette collaboration avec des médias réputés aux États-Unis (et même, à l’échelle mondiale) crédibilise sa cause.
L’impact des deux géants sur les médias
Une chose est sûre : la puissance de Facebook et de Google n’est plus à prouver. À vrai dire, ils ont une importance capitale dans la croissance des revenus publicitaires, souvent grâce aux articles de presse.
Prenons le cas Google pour commencer. La filiale d’Alphabet est contre la réforme européenne du droit d’auteur tombée en mars dernier, après de longs mois de négociation, et ne s’en cache pas. Durant les longues discussions amenant à cette réforme, Google a tout simplement menacé de supprimer son service Google Actualités. Une menace déjà mise à exécution avec la suppression de ce service en Espagne en 2014, suite à une nouvelle loi. Les médias espagnols avaient alors vu leur audience chuter.
En revanche, avec ce nouveau concept d’actualités pour leur application mobile, Facebook semble s’être fait à l’idée et ne cherche pas à batailler avec les instances européennes (très certainement en train de consacrer son temps à son litige autour de WhatsApp et Instagram). La somme (maximale) annoncée de 3 millions de dollars par an permettrait à Facebook d’utiliser les titres et les résumés d’articles des journaux en question, dans sa section News. Une offre qui, sur le papier, semble être une aubaine pour les éditeurs concernés car, en plus d’être rémunérés pour l’utilisation de leurs contenus sur Facebook News, ils bénéficieraient d’un potentiel générateur de trafic.
Cependant, Rasmus Kleis Nielsen, directeur du Reuters Institute et professeur de communication politique à l’université d’Oxford, exprime son inquiétude concernant les montants annoncés. Il estime que, seulement les gros médias seront réellement rémunérés et que ce ne seront pas des sommes aussi énormes. De plus, il considère que les médias très consultés par le public ne sont pas payants. Et enfin, toujours selon Rasmus Kleis Nielsen, les médias locaux seront mis sur le côté par ce système.
Fine initiative, beyond that I’d predict
— Rasmus Kleis Nielsen (is offline) (@rasmus_kleis) 9 août 2019
1) $ involved for biggest publishers will be real money but not huge
2) if it takes off will be usual platform darlings first so very few local publishers and non-US publishers
3) most publishers will get very little $ even if they join https://t.co/Svx2JbWQ8W
Que retenir ?
Au fil du temps, Facebook et Google sont devenus des acteurs très importants dans la distribution des médias. Mais la nouvelle directive sur le droit d’auteur ne plaît pas à ce dernier, qui est prêt à cesser son service. Quant à la société de Marc Zuckerberg, elle semble accepter la situation et est même prête à faire des efforts avec la création de ce nouvel onglet News. En cas de succès Outre Atlantique, ce service pourrait, pourquoi pas, faire son apparition en Europe.
Si vous souhaitez développer votre stratégie sur Facebook ou d’autres réseaux sociaux, les experts de notre agence SMO seront ravis de pouvoir vous conseiller.