Si vous avez manqué THE actualité du mois dernier, Powertrafic est là pour vous faire un débriefing sur le géant des moteurs de recherche qui fait vaciller le web depuis fin avril.
Le changement c’est maintenant !
Vent de panique ce mardi 21 avril, Google met à exécution son avertissement datant de février (attention ça va saigner !) et déclare que « comme toujours plus de gens utilisent des appareils mobiles pour accéder à internet, nos algorithmes doivent s’adapter. […] A partir du 21 avril, être « mobile friendly » améliorera votre classement. » A écrit l’entreprise sur son blog officiel Google Webmaster Central.
Le mobile représentant aujourd’hui plus de 60 % du trafic sur le web, il semble opportun que Google, qui au passage a dévoilé en ce jeudi 23 avril qu’il deviendrait opérateur mobile, favorise les sites dont l’affichage est justement adapté aux appareils mobiles. Pas folle la guêpe !
Toutefois, les publicités affichées sur smartphones et tablettes sont moins lucratives pour le moteur de recherche que celles publiées sur les écrans d’ordinateur. En améliorant la qualité des liens proposés dans ses résultats de recherche, le géant cherche à créer un espace où les internautes cliquent davantage et donc plus rentable pour les annonceurs, mais aussi pour lui par la même occasion.
Concrètement, qu’est-ce qui va changer ? Contraints et habitués à subir les métamorphoses qu’imposent Google pour le classement des sites web, cette nouveauté marque néanmoins un tournant dans l’ère du web. Google va désormais favoriser les sites ayant une lecture compatible sur smartphones, au détriment des sites non adaptés, qui pourraient être relégués dans les méandres des résultats de recherche.
Vers une apocalypse mobile ?
Ces modifications, déjà annoncées en février dernier par le groupe, inquiètent certaines entreprises du Web. L’opération a même été surnommée « mobilegeddon » (contraction de « mobile » et « Armageddon ») par la presse américaine. On comprend mieux les répercussions que cette « nouveauté » peut avoir, lorsqu’on sait que les sites apparaissant sur la première page de résultats génèrent un trafic de 92 % sur Google. Chiffre qui chute à 5% pour ceux qui figurent sur la deuxième page et à 1% sur la troisième page …
De plus, sur cette première page, mieux vaut être dans le top. La première position assure 33% de clics tandis que les suivantes génèrent respectivement, 18%, 11% et 8% de clics. (étude du réseau de publicités en ligne Chitika)
Certaines entreprises se sont rapidement adaptées depuis l’annonce en février dernier. En deux mois, le groupe a constaté une augmentation de 4,7 % des sites compatibles mobile. Mais en ce qui concerne les sites français, une étude de l’éditeur de solutions informatiques Yooda, déclare que 64% ne sont toujours pas adaptés à cette navigation sur smartphone ou tablette. A la traîne les Français ? Non pas possible.
Il est encore trop tôt pour mesurer l’impact du nouvel algorithme puisque son déploiement prendra environ une semaine pour être appliqué au monde entier. Google, you’re the king of the Web … World ?
Et soyez rassuré, Google rappelle qu’il utilise 200 critères de pertinence et que la compatibilité mobile n’est que l’un d’entre eux. Les sites non « mobile-friendly » ne vont pas disparaître des résultats et peuvent conserver leur position élevée s’ils détiennent un excellent contenu. Ce n’est pas faute de le répéter : le contenu est roi ! « Ok Google », la leçon est retenue.
La révolution totale au niveau des SERP, même mobiles, ne devrait dont pas être trop cinglante ces jours-ci ! Restons optimistes !
Qui seront les futures « victimes » ?
Les précédentes mises à jour de l’algorithme, Panda en 2011 et Penguin en 2012, avaient déjà fait de nombreux blessés dans le classement des sites web. Leur objectif était de lutter contre les sites jugés de « mauvaise qualité » qui abusent des liens hypertextes pour booster leur référencement.! Bien que Google se veut être rassurant face à son nouveau critère de pertinence « mobile- friendly », certaines entreprises risquent d’en pâtir.
Le podium des secteurs visés sont :
• L’administration (avec seulement 27 % de sites compatibles mobile)
• L’immobilier (33 %)
• Le tourisme (36 %)
Notons que le secteur du e-commerce est également bien retardataire avec seulement 37% de sites compatibles mobile (étude Yooda). Notons également que les PME, faute de moyens financiers et de connaissances, sont celles qui pourraient avoir le plus de perte en terme de référencement. « Ceux qui risquent le plus sont ceux qui n’en ont pas encore entendu parler » déclare Itai Sadan, responsable d’une société de création de sites web, à Business Insider.
Cependant, un des ingénieurs de Google en charge de la qualité de la recherche, affirme que « la recherche locale », en somme le bloc de résultats « à proximité » qui apparaît dans les premiers liens, ne sera pas affectée par ce changement, mentionne la Tribune.
Comment réagir rapidement ?
Si la peur vous tenaille car vous n’êtes pas encore « mobile-friendly », pas de panique ! Google a pensé à faciliter la tâche des développeurs de sites web et a mis à leur disposition un test de compatibilité mobile, accessible depuis la page « Google Developpers ». Le groupe propose également un guide des bonnes pratiques avec une fonction « temps réel » qui permettra de visualiser immédiatement tout changement de l’architecture du site pris en compte.
Attention, si vous souhaitez adapter votre site sur mobile, comptez un petit billet entre 10 000 et 15 000 €, autant dire que si vous avez peu de clients sur mobile l’investissement semble dérisoire. Google affirme également que les sites, dont une seule partie de l’interface (généralement la page d’accueil) aura été adaptée aux mobiles, ne seront pas pénalisées, rapporte Les Echos.
Avant de vous quitter, revenons sur la petite histoire de Google qui nous fait bien sourire aujourd’hui et doit en faire pâlir certains. En 1999, le marché est dominé par les moteurs de recherche Lycos, Yahoo ! et Excite. Google n’a alors que quelques mois et ses créateurs, Larry Page et Sergei Brin, souhaitant financer leurs études, décident de revendre leur bébé pour 750 000 dollars à Excite puis Yahoo ! qui refusent catégoriquement leur offre. (source certifiée d’après Le Monde)
Onze ans plus tard, Google prend sa revanche en étant côté en bourse à 167 milliards de dollars ! Excite quant à lui a disparu en 2004 par ask.com.
N’hésitez pas à nous faire partager votre ressenti sur ce « bouleversement », promis, nous partagerons avec vous nos boîtes de mouchoirs 😉